Il est temps d’en finir avec les préjugés
Un jour qu’Ama rentrait chez elle après s’être rendue en ville, elle a eu ses règles. Elle avait mal et se sentait fatiguée, mais alors qu’elle regardait les gens passer près d’elle, elle prit conscience d’une vérité :
« Chaque personne qui marche sur cette Terre est issue d’un ovaire et d’une grossesse », pensa-t-elle. « Mon corps, le corps de chaque femme, passe par cette épreuve pour que la race humaine puisse continuer à exister. Pourquoi est-ce que personne n’en parle ? »
Fatiguée du silence
Ama décida de faire quelque chose. À l’école, elle fit part de son idée à sa meilleure amie : elles devraient demander aux filles de leur classe si elles souhaitaient se réunir après l’école pour partager leurs inquiétudes.
C’est comme ça que le club « Le pouvoir des règles » est né. Après s’être réunies, les filles se sentaient plus normales et moins seules.
Plus sages et plus fortes
Plus les filles se réunissaient, plus elles avaient le sentiment de former une équipe. Voici quelques-unes des choses qu’elles ont apprises ensemble :
Avoir ses règles ne signifie pas qu'on est « prête » à avoir des relations sexuelles. L’une des filles a confié qu’elle avait peur qu'avoir ses règles signifiait qu’elle était désormais une femme et qu’elle devrait bientôt se marier et avoir des enfants. Quand ses amies lui ont dit que son corps était seulement en phase « d’échauffement » et que c’était normal qu’elle ne se sente pas encore « prête pour le marathon », elle s’est sentie mieux.
Une sensation de brûlure lorsqu’on fait pipi n’est pas une manifestation normale des règles. Quand une fille du groupe a commencé à utiliser des tampons, elle a ressenti le besoin de faire pipi plus souvent et elle avait une sensation de brûlure en urinant. Elle pensait que c’était le tampon qui lui comprimait la vessie. Mais les autres filles lui ont dit que cela ne leur était pas arrivé. Elle en a parlé à sa mère qui l’a emmenée à l’hôpital. Elle avait une infection de la vessie, une cystite. Cela arrive à beaucoup de femmes, mais dans certains cas graves, la maladie peut atteindre les reins si elle n’est pas soignée.
Les hormones peuvent nous faire perdre confiance en nous, mais nous pouvons nous y préparer. Plusieurs filles du groupe ont affirmé ne pas avoir le moral pendant leurs règles. Elles ont pris conscience qu’elles se sentaient affaiblies, laides et d'humeur changeante à cause de ce qui se passait dans leur corps, mais pas à cause ce qui les définissait en tant que femme. Elles se sont mises d’accord pour être plus douces avec elles-mêmes et avec les autres dans ces moments-là.
Intime ne veut pas dire secret. Les filles pensaient que les gens trouvaient les règles plus sales que les autres rejets corporels comme la sueur, la morve et les excréments. Les gens n'ont pas toujours envie de parler de leur corps, mais ce n’est pas la même chose que de garder tout pour soi ou d'éprouver de la honte. Pour les filles, il était important de partager certaines choses plutôt que de ne pas en parler.
Souvenez-vous que si vous créez votre propre groupe, les choses que vous entendez ou lisez ne sont pas toujours vraies. Quand vous cherchez des réponses à vos questions, surtout sur Internet, assurez-vous qu’elles proviennent d’une source sûre.
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