En fait, elle est comme moi

D’ennemie à amie

Quand je suis entrée au lycée, je ne me sentais pas très cool. Je me trouvais trop maigre et trop grande. J’aimais faire du sport, tandis que les autres filles aimaient aller faire les magasins. J’avais des notes correctes, mais je n’étais pas un petit génie.

Une autre fille de l’école, Beth, était tout le contraire. Non seulement elle avait l’air parfaite, mais elle avait aussi de bonnes notes. Les professeurs l’adoraient et tout le monde voulait être ami avec elle. Elle était gentille avec tout le monde, ce qui la faisait paraître encore plus irréprochable.

Mais je n’ai jamais été sympa avec Beth. Ma jalousie me rendait méchante. Je ne répondais pas à ses sourires et je ne faisais aucun effort pour être son amie alors qu’on était dans la même classe. Je désirais secrètement être amie avec elle, même si mes actions indiquaient le contraire.

Et puis un beau jour, en rentrant de l’école, j’ai vu Beth devant moi. Elle était au téléphone et je l’entendais pleurer doucement.

Une fois qu’elle a raccroché, j’ai su que je devais faire quelque chose. J’étais nerveuse, mais je lui ai tapoté gentiment sur l’épaule et je lui ai demandé si ça allait. Malgré ses larmes, elle a souri et a répondu : « Oui, ça va bien, merci ».

J’aurais pu très facilement répondre « OK » et continuer ma route, mais, au lieu de cela, je lui ai offert mon amitié et j’ai marché en sa compagnie.

Beth a acquiescé. Nous sommes restées un moment silencieuses, mais très vite nous nous sommes mises à parler. On a parlé de choses simples, comme de la difficulté de notre devoir de sciences et de la sévérité de M. Turnbell. On a aussi parlé de choses plus sérieuses. Beth avait de la peine parce que son petit ami avait rompu avec elle. Il lui a dit qu’elle était « trop ronde ». J’ai pensé que c’était fou, mais Beth m’a expliqué qu’elle ne se sentait pas bien dans sa peau.

Cette après-midi-là, on a mangé une glace ensemble et on a fait plus ample connaissance. Elle m’a raconté que quand elle n’a pas confiance en elle, elle se dit des choses positives. Maintenant à chaque fois que l’une de nous est triste, on se remonte le moral en se disant trois choses gentilles.

Par exemple, j’ai rappelé à Beth qu’elle était gentille, toujours souriante et meilleure que la plupart des autres élèves en maths. De son côté, elle m’a dit qu’elle était jalouse de mes cheveux épais, de mon service au volley et qu’elle adorait toujours écouter mes histoires quand je les lisais à voix haute en classe.

C’est sympa de se voir à travers les yeux des autres pour se souvenir des qualités géniales qu’on peut avoir.

Maintenant, au lieu de considérer Beth comme quelqu’un de supérieur à moi, je vois qu’on est en fait toutes les deux géniales, de façon différente. Elle est forte en maths et en sciences ; moi, je suis très bonne en rédaction et en histoire. Nous ne sommes ni bonnes ni mauvaises — juste différentes. Et nous adorons toutes les deux le volleyball !

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